Entre les sommets sacrés des Annapurnas et les plaines suspendues de Bardia, j’ai marché dans les forêts de rhododendrons, écouté le vent au travers des rizières en terrasse, respiré. J’ai cherché pendant des jours entiers les tigres du Bengal sans ne jamais parvenir à toucher autre chose que les mythes qui les entourent.
Au fil des jours, j’ai vécu chez l’habitant, dormi sous des toits de tôle, partagé le riz, les gestes, les traditions et les rires. C’est dans cette lenteur que la photographie a pris sens — non pas comme un outil d’observation, mais comme une forme de présence. Une manière d’être là, pleinement, sans chercher à saisir, seulement à accueillir, partager.
Ces images sont des fragments de ce voyage intérieur, traversé par la chaleur humaine et la force immobile des paysages. Elles témoignent de l’humilité que l’on ressent face à la nature, et de la beauté fragile des liens qui se nouent quand on prend le temps de regarder autrement.